Madeleine est-elle la nouvelle figure identifiée dans le “Jugement dernier” de Michel-Ange ? De nouvelles idées dans le livre de Sara Penco (texte original en francais avec résumé en italien).

di Philippe PREVAL

Maria Maddalena nel “Giudizio” di Michelangelo de Sara Penco

La caractéristique des chefs-d’œuvre est que leur lecture est infinie et leur potentiel d’interprétation, jamais épuisé. Le “Jugement dernier” de Michel-Ange, qui occupe le mur du fond (derrière l’autel) de la chapelle Sixtine et qui a été inauguré par Paul III Farnese (Canino,  1468 – Roma, 1549) le 1er octobre 1541, en donne un nouvel exemple. En effet, la chercheuse italienne Sara Penco, dans son livre récent, Maria Maddalena nel Giudizio di Michelangelo, identifie une représentation de Marie-Madeleine dans la partie droite de l’immense fresque et propose une nouvelle interprétation de l’ensemble de la composition.

Le livre, magnifiquement illustré, propose d’abord une identification argumentée de Marie-Madeleine pour ensuite, en une vingtaine de chapitres indépendants, proposer de voir dans l’œuvre du florentin, un jugement d’espérance (un giudizo di speranza).

Marie-Madeleine

A l’époque de Michel-Ange, et depuis Grégoire le grand (Roma, 540 ca – Roma, 604), il était d’usage de penser que Marie de Magdala, Marie de Béthanie sœur de Marthe et de Lazare, et Marie qui avait répandu du parfum sur les pieds du Christ lors du repas chez Simon, étaient la même personne[1]. Il était aussi d’usage depuis Grégoire le grand de la considérer comme une pécheresse repentie, une ancienne prostituée. Sur ce point aussi les choses on un peu évolué. A l’époque on ne parlait pas encore de l’évangile apocryphe de Marie [2] (de Magdala), ni du gnosticisme qui en découle et moins encore de tous les romans qui en ont été tirés, dont le dernier a eu un succès planétaire. On ne parlait pas non plus du texte que lui a consacré le pape François.

Quoiqu’il en soit, ce qui est certain c’est que Marie de Magdala est présente, selon les évangiles canoniques, à trois moments clés de l’histoire christique : la crucifixion[3], la mise au tombeau[4] et la résurrection[5], ce qui correspond précisément aux trois moments les plus critiques du credo : « est mort », « a été enseveli », « est ressuscité ». Marie de Magdala, sans qu’il soit utile d’entrer dans toutes les fables péri-gnostiques contemporaines est donc un personnage essentiel, le seul qui soit présent aux trois moments les plus importants du parcours du Christ. Il n’est donc pas étonnant, même si les dires de Grégoire le grand à son égard l’ont un peu marginalisée, qu’elle ait toujours été présente dans l’art chrétien, en particulier, dans ces trois moments clé, la crucifixion, où elle embrasse souvent la croix, la mise au tombeau, où elle baise souvent les pieds du Christ, la résurrection, où elle veut le toucher mais est arrêtée par le célèbre Noli me tangere[6].

Marie-Madeleine à la chapelle Sixtine

La fresque du Jugement dernier compte plus de 400 figures dont plus de 300 directement liées à l’histoire du christianisme. Au centre se tient le Christ, avec la Vierge, et autour d’eux Jean-Baptiste, saint Pierre et un groupe de saints. Au-dessus, des anges nus et aptères transportent les instruments de la passion à travers les cieux, la croix à gauche, et la colonne à droite. Dans la partie inférieure les hommes sont jugés et sauvés, à gauche, ou, à droite, définitivement damnés. Entre ces deux registres, une foule de saints peuvent être reconnus par leurs attributs, Saint Laurent tient son grill, saint Barthélémy sa peau, saint Pierre ses clés, etc… tous ne le sont pas cependant.

La présence de Marie-Madeleine est ainsi restée incertaine. C’est le personnage manquant le plus important. Certains pensaient qu’elle avait été simplement omise. Ni Michel-Ange, ni aucun de ses contemporains n’ont laissé le moindre document sur l’identité des personnages. Alors que la fresque a fait l’objet de vives critiques, dont la plus célèbre est la nudité des saints, mais qui concernaient aussi la représentation du Christ, imberbe et à moitié nu ou celle des anges sans ailes et dont les attitudes sont tourmentées, le sujet de l’identification ou de l’anonymat des personnages ne semble pas avoir perturbé les contemporains. Le détail des identifications n’était peut-être pas un sujet de première importance pour le peintre, ni même pour ses commanditaires successifs.

Figure 1: Marie-Madeleine (d’après Sara Penco, Maria Maddalena nel Giudizio di Michelangelo,.ed. Scripta Manent, Bo 2024 )

Sara Penco n’est pas de cet avis. La chercheuse italienne a la conviction que la pécheresse rachetée est une figure trop importante dans la vision chrétienne du monde pour être laissée de côté dans une fresque aussi notable[7]. Elle s’intéresse à cette question depuis plus de dix ans et a porté son attention sur une figure située à l’extrême droite à mi-hauteur. Il s’agit d’une femme blonde vêtue de jaune qui embrasse une croix portée de manière acrobatique par un jeune homme athlétique.

Pour l’auteure, cette femme c’est Marie-Madeleine.

Elle invoque en particulier l’intimité des personnages et le baiser sur la croix[8]. Il est certain que Marie-Madeleine est représentée à de nombreuses reprises embrassant la croix au sens propre du terme[9], c’est-à-dire l’entourant de ses bras[10]. C’est à peu près à la même place que Tintoret a placé la sainte dans le Paradis, en prenant soin de l’identifier avec le pot d’onguent qui est l’un de ses attributs.

Poursuivons l’hypothèse qu’il s’agit bien de Marie-Madeleine embrassant la croix en reprenant l’iconographie traditionnelle, la croix serait donc la croix du Christ, et le jeune homme athlétique qui la porte dans un mouvement qui est presque celui d’un danseur, le Christ lui-même. C’est bien ce qu’affirme Sara Penco dans le même chapitre, reconnaissant également dans le barbu qui est au-dessus de la jeune femme en jaune, Simon de Cyrène. Le Christ, ainsi que la croix, serait donc représenté deux fois dans la fresque, au centre celui de la parousie qui vient juger les vivants et les morts et à droite, un autre Christ qui rappellerait sa montée au calvaire, via la présence de Simon de Cyrène et sa crucifixion, via celle de Marie-Madeleine, sans pour autant présenter aucun des signes de son supplice[11].

Figure 2: Le Christ, Marie-Madeleine et Simon de Cyrène (d’après Sara Penco, Maria Maddalena nel Giudizio di Michelangelo, ed. Scripta Manent, Bo 2024). A gauche les mains de saint Balise, en bas saint Sébastien.

Les conclusions de Sara Penco

De cette double représentation du Christ et de cette présence de Marie-Madeleine, Sara Penco déduit de manière cohérente une interprétation totalement nouvelle de l’ensemble de la fresque.

La couleur jaune, jaune safran, crocus, de la robe de la femme fait l’objet d’un commentaire détaillé[12]. Le personnage qui est traditionnellement représenté en jaune c’est évidemment Juda[13]. La couleur évoquait la trahison, le péché et la folie. Marie-Madeleine est le plus souvent représentée en rouge, mais pour l’auteure, ces caractéristiques peuvent s’appliquer à la pécheresse. On peut la suivre pour le péché[14], mais la trahison c’est plus délicat. S’il y a bien quelqu’un qui n’a jamais trahi le Christ, c’est bien Marie-Madeleine. Le choix du jaune est pour l’auteure un moyen de rappeler les imperfections de la nature humaine et par antithèse la puissance du Rédempteur. Marie-Madeleine, qui ne regarde pas le second Christ mais le spectateur serait le symbole de cette possibilité qu’à tout homme d’être sauvé quand il s’approche du Christ.

Le message de la fresque serait donc un message d’espérance, l’espérance d’être sauvé malgré ses péchés, l’espoir en la capacité rédemptrice du Christ, en son amour quasi inconditionnel.

Ainsi, pour reprendre les termes d’Asia Graziano, dans la préface, Marie-Madeleine

« est une pécheresse, qui est accueillie par le Christ porteur de la croix et dirigée vers le chemin du salut …. Dans la vision chaotique et angoissée que Michel-Ange met en scène dans la chapelle Sixtine, le détail de Marie-Madeleine aux côtés du Christ Rédempteur est la clé pour comprendre un message que Michel-Ange s’adresse à lui-même et qu’il transmet en héritage à l’humanité. »

Même si la femme en jaune est figurée si près du mur qu’on a mis quatre siècles à la remarquer, c’est une belle interprétation et comme toujours en iconographie, le cheminement de la pensée est plus intéressant que le point d’arrivée. La « thèse » est moins intéressante que la méditation à laquelle elle invite. Et finalement , il importe peu qu’on soit en accord ou pas avec les conclusions pour jouir de la lecture du livre.

Comme l’enseigne le Talmud, les questions sont souvent plus intéressantes que les réponses…

Philippe PREVAL  Paris 12 Janvier 2025

Versione italiana

La caratteristica dei capolavori è che la loro lettura è infinita e il loro potenziale interpretativo non si esaurisce mai. Il Giudizio Universale di Michelangelo, che occupa la parete di fondo (dietro l’altare) della Cappella Sistina e che fu inaugurato da Paolo III Farnese il 1° ottobre 1541, ce ne fornisce un nuovo esempio. La ricercatrice italiana Sara Penco, infatti, nel suo recente libro, Maria Maddalena nel Giudizio di Michelangelo, individua una rappresentazione di Maria Maddalena nella parte destra dell’immenso affresco e offre una nuova interpretazione dell’intera composizione. Il libro, magnificamente illustrato, propone dapprima un’identificazione argomentata di Maria Maddalena e poi, in una ventina di capitoli, suggerisce di vedere nell’opera del fiorentino un giudizio di speranza.
Maria Maddalena
Ai tempi di Michelangelo, e a partire da Gregorio Magno, era consuetudine pensare che Maria di Magdala, Maria di Betania, sorella di Marta e Lazzaro, e Maria che aveva cosparso di profumo i piedi di Cristo durante la cena da Simone, erano la stessa persona. Era inoltre consuetudine fin dai tempi di Gregorio Magno considerarla una peccatrice pentita, un’ex prostituta. Anche su questo punto le cose si sono un po’ evolute. Allora non si parlava ancora del vangelo apocrifo di Maria (di Magdala), né dello gnosticismo che ne deriva e ancor meno di tutti i romanzi che da esso si sono basati, l’ultimo dei quali ha avuto un successo mondiale. Per non parlare del testo dedicatogli da Papa Francesco. In ogni caso, quello che è certo è che Maria Maddalena è presente, secondo i vangeli canonici, in tre momenti chiave della storia di Cristo: la crocifissione, la sepoltura e la risurrezione, che corrispondono proprio ai tre momenti più critici del Credo: “morì”, “fu sepolto”, “risorse”. Maria di Magdala, senza che sia utile entrare in tutte le favole prognostiche contemporanee, è quindi un personaggio essenziale, l’unico presente nei tre momenti più importanti del cammino di Cristo. Non sorprende quindi, anche se le parole di Gregorio Magno a riguardo la emarginarono un po’, che sia sempre stata presente nell’arte cristiana, in particolare, in questi tre momenti chiave, la crocifissione, dove spesso bacia la croce, la sepoltura, dove bacia spesso i piedi di Cristo, la resurrezione, dove vorrebbe toccarlo ma viene fermata dal famoso Noli me tangere.
Maria Maddalena alla Cappella Sistina
L’affresco del Giudizio Universale conta più di 400 figure, più di 300 delle quali sono direttamente legate alla storia del cristianesimo. Al centro sta Cristo, con la Vergine, e attorno a loro Giovanni Battista, San Pietro e un gruppo di santi. In alto, angeli nudi e senza ali portano attraverso il cielo gli strumenti della passione, la croce a sinistra e la colonna a destra. Nella parte inferiore gli uomini vengono giudicati e salvati, a sinistra, oppure, a destra, definitivamente dannati. Tra questi due registri, una schiera di santi si riconoscono dai loro attributi, San Lorenzo tiene la sua griglia, San Bartolomeo la sua pelle, San Pietro le sue chiavi, ecc. non tutti, però, lo sono. La presenza di Maria Maddalena rimase quindi incerta. Questo è il personaggio mancante più importante. Alcuni pensavano che fosse stato semplicemente omesso. Né Michelangelo né alcuno dei suoi contemporanei ha lasciato il benché minimo documento sull’identità dei personaggi. Come è noto l’affresco è stato oggetto di forti critiche, la più famosa delle quali è la nudità dei santi, ma molte hanno riguardato anche la rappresentazione di Cristo imberbe e seminudo o quella di angeli senza ali e i cui atteggiamenti sono tormentati. Al contrario, il tema dell’identificazione o dell’anonimato dei personaggi non sembra aver disturbato i contemporanei. Il dettaglio delle identificazioni non fu forse un argomento di primaria importanza per il pittore, e nemmeno per i suoi successivi committenti. Sara Penco invece ha affrontato la questione, convinta che la peccatrice redenta sia una figura troppo importante nella visione cristiana del mondo per essere esclusa da un ciclo così significativo. La studiosa si è impegnata su questo tema da oltre dieci anni e ha concentrato la sua attenzione su una figura situata all’estrema destra a metà altezza. Si tratta di una donna bionda vestita di giallo che bacia una croce portata acrobaticamente da un giovane atletico. Per l’autrice, questa donna è Maria Maddalena di cui si evidenzia in particolare l’intimità e il bacio sulla croce. È certo che Maria Maddalena è rappresentata in numerose occasioni mentre bacia la croce nel senso letterale del termine, circondandola con le braccia. È più o meno lo stesso luogo in cui Tintoretto collocò la santa in Paradiso, avendo cura di identificarla con il vasetto dell’unguento che è uno dei suoi attributi.
Seguendo l’ipotesi che sia proprio Maria Maddalena a baciare la croce secondo l’iconografia tradizionale, la croce sarebbe quindi la croce di Cristo, e Cristo stesso il giovane atletico che la porta con un movimento che assomiglia a quello di una ballerina. È quanto afferma Sara Penco nello stesso capitolo, riconoscendo anche nell’uomo barbuto che sta sopra la giovane vestita di giallo, Simone di Cirene. Cristo, così come la croce, sarebbe quindi rappresentato due volte nell’affresco, al centro quello della parusia che viene a giudicare i vivi e i morti e a destra, un altro Cristo che ricorderebbe la sua ascesa al Calvario, attraverso la presenza di Simone di Cirene e la sua crocifissione, passando per quella di Maria Maddalena, senza mostrare segni della sua tortura.
Le conclusioni di Sara Penco
Da questa doppia rappresentazione di Cristo e da questa presenza di Maria Maddalena, l’autrice deduce coerentemente una lettura del tutto nuova dell’intero affresco. Il colore giallo, giallo zafferano del vestito della donna è oggetto di un commento dettagliato. Vero è che il personaggio tradizionalmente rappresentato in giallo è ovviamente Giuda dato che questo colore evocava il tradimento, il peccato e la follia. Maria Maddalena invece è spesso rappresentata in rosso, ma per l’autore queste caratteristiche possono applicarsi al peccatore. Possiamo seguirla per quanto riguarda il tema del peccato, ma il discorso sul tradimento è più delicato visto che se c’è qualcuno che non ha mai tradito Cristo, quella è Maria Maddalena. La studiosa chiarisce che la scelta del giallo è un mezzo per richiamare le imperfezioni della natura umana e per antitesi la potenza del Redentore e dunque Maria Maddalena, che non guarda il secondo Cristo ma lo spettatore, sarebbe il simbolo di questa possibilità che ogni uomo ha di salvarsi quando si avvicina a Cristo. Il messaggio dell’affresco sarebbe quindi un messaggio di speranza, la speranza di salvarsi nonostante i propri peccati, la speranza nella capacità redentrice di Cristo, nel suo amore quasi incondizionato. Così, per usare le parole di Asia Graziano, nella prefazione, Maria Maddalena
«è una peccatrice, che viene accolta da Cristo portatore della croce e indirizzata sulla via della salvezza…. Nella visione caotica e angosciata che Michelangelo mette in scena nella Cappella Sistina, il dettaglio di Maria Maddalena accanto a Cristo Redentore è la chiave per comprendere un messaggio che Michelangelo rivolge a se stesso e che trasmette come patrimonio all’umanità».
Anche se la donna in giallo è raffigurata così vicina al muro che ci sono voluti quattro secoli per notarla, siamo di fronte ad una interpretazione molto affascinante e come sempre nell’iconografia, il viaggio del pensiero è più interessante del punto di arrivo. La “tesi” è meno interessante della meditazione a cui invita. E infine, non importa essere o meno d’accordo con le conclusioni del libro per goderne la lettura.
Come insegna il Talmud, le domande sono spesso più interessanti delle risposte…

NOTE

[1] Les orthodoxes ont toujours considéré qu’il s’agissait de trois personnages différents. Palu VI, à la suite d’une réflexion initiée par Vatican II, a rétabli la distinction entre les trois en 1969.
[2] Retrouvé au XIXe siècle
[3] Marc, 15, 17 ; Matthieu 27, 56-61 ; Jean 19, 25
[4] Marc 15, 47 ; Matthieu 27, 56-61 ; Luc 23, 56-57
[5] Marc 16, 1 ; Luc 24, 10; Matthieu 28,9
[6] Jean 20, 17.
[7] Elle considère d’ailleurs la chapelle Sixtine comme un lieu essentiel du Christianisme (p. 37). Pour certains, c’est avant tout la chapelle privée des Borgia et d’une cohorte de personnages peu recommandable ainsi que le lieu des tractations des conclaves symboles de toutes les turpitudes de l’Eglise pendant des siècles. La « sainteté » du lieu peut faire l’objet de débat. Ce qui n’atteint en rien sa plus haute importance artistique.
[8] p. 45 : « mi induncono ad affirmare che non poss ache tratarsi di Maria Magdalenna”.
[9] Le livre présente une abondante iconographie sur le sujet.
[10] Soit dit en passant, Marie-Madeleine ne baise pas le bois de la croix, mais, comme nous l’avons dit plus haut, les pieds du Christ, dans la séquence qui suit.
[11] Ni blessure au flanc, ni trou au pied, ni traces de flagellation, ni piqures d’épines.
[12] p. 72.
[13] Et c’est bien sûr souvent celle du judaïsme dans une vision teintée d’antisémitisme. Pour le grand historien Michel Pastoureau (Michel Pastoureau, Jaune, Histoire d’une couleur) : «Le déclin (du jaune) date du Moyen-Âge qui en fait une couleur ambivalente. C’est alors la couleur du mensonge, de l’avarice, de la félonie… C’est la couleur des hypocrites, des chevaliers félons, de Judas et de la synagogue. Quand, à partir du XIIIe siècle le port d’un insigne distinctif est imposé aux Juifs (comme la rouelle en France) la couleur le plus souvent sollicitée est le jaune. ». de là à supposer que cette dame en jaune, le jaune de Judas et de la synagogue, située aux marges de la fresque, presque à l’extérieur du champ de représentation, comme les juifs ghettoïsés étaient cantonnés aux marges de l’espace public, cette femme qui embrasse une croix, une croix signe de la chrétienté sans être nécessairement celle du Christ, une croix portée par celui qui fut souvent identifié au bon larron, le meilleur exemple de sauvé de la dernière heure, soit la synagogue elle-même…
[14] En prenant soin de bien rester dans le contexte du XVIe siècle, après Grégoire 1er et avant Paul VI